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Contributions - 2022-2023

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Ils ont bien connu Jean Zeitoun,  ont été ses étudiants ou bien ont travaillé avec lui, parfois les deux, ou encore ils l'ont croisé à l'occasion de publications et d'études. Ils sont souvent devenus ses amis. Aujourd’hui ils souhaitent apporter leur éclairage et leur témoignage sur la collaboration qu’ils ont engagée avec Jean Zeitoun, leur lecture rétrospective de ces moments et la façon dont Jean, ses analyses et sa pratique, les ont marqués ou influencés.

​Nous publions ici leurs contributions au fil de leur rédaction et nous réjouissons de voir que Jean Zeitoun est toujours dans leur mémoire, qu'il suscite ce désir de continuer à éclairer et faire connaitre son apport dans les différents domaines qui l'ont inspiré et qu’il fait ainsi toujours partie des moments de leur vie.

Dominique CLAYSSEN
et  Pierre-André MICHEL

Contribution de Dominique Clayssen et Pierre-André Michel à l’analyse des travaux de recherche de Jean Zeitoun dans le cadre des Centres  de Recherches en conception architecturale  que celui-ci a dirigés de 1970 à 1990 : MMI – Mathématique, Méthodologies et Informatique (IE- Institut de l’Environnement) et CIMA (Département informatique du Centre d’Etudes et de Recherches en Architecture – CERA) .

Textes réunis et présentés par Dominique Clayssen et Pierre-André Michel

Juin – Septembre 2022

Qui sont-ils ?

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Dominique Clayssen est architecte et urbaniste. Partenaire de E.A.I. Espace Architecture International, a travaillé de 1971 à 1992 en tant que chercheur au MMI puis au CIMA dirigé par Jean Zeitoun. Il a été maître de conférence dans les Ecoles d’Architecture de Paris Val de Marne et de Paris Malaquais, il a collaboré à plusieurs revues dont Techniques et Architecture, Zoom, Bulletin de l’IFA.

Il est co-auteur et auteur de recherches pour le CNRS, le Ministère de l’Equipement et du Logement, le Ministère de la Culture ainsi que de plusieurs publications : Les Nouvelles Technologies de l’Image, avec Jean Zeitoun, Jean Prouvé, l’Idée Constructive aux Editions Dunod, Jardins secrets de Paris aux Editions du Moniteur Patrice Richard photographe, La Programmation Créative avec Philippe Meurice Direction de l’Architecture.

Commissaire de plusieurs expositions sur le thème du numérique et de l’architecture et de l’art.

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Pierre-André Michel a suivi en parallèle des études de Sociologie à Paris I Sorbonne et le séminaire d’Ethnopsychiatrie de Georges Devereux à l’École Pratique des Hautes Études. Inscrit en doctorat de Sociologie urbaine il rejoint, dès son DEA, l’équipe de Jean Zeitoun en 1974 à l’Institut de l’Environnement et participe aux travaux du MMI puis du CIMA jusqu’en 1979, année de son arrivée chez Bordas comme éditeur en Architecture et urbanisme au Département universitaire et professionnel. Nommé responsable du secteur Lettres et Sciences humaines de Dunod, filiale de Bordas, il prend en charge les Classiques Garnier puis les éditions Privat, et assurera de 2006 à 2015 la Direction générale de Dunod et Armand Colin au sein d’Hachette Lagardère.

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Sommaire de la contribution

 

Titre - Analyse de l’espace et des systèmes architecturaux

Introduction - Les Modèles en architecture et en urbanisme :

  • La recherche selon Jean Zeitoun

Chapitre I - Les années 1970. La conception architecturale et le champ des Sciences Humaines

  • L’espace est immédiatement « de société »

I.1        Les Thématiques

  • Problématique de « l’univers de la conception architecturale »

  • Espace urbain et sociologie urbaine

  • Architecture industrielle et sociologie du travail

  • Sémiologie de l’espace

  • Espace et Architecture : programmation et conception architecturale

  • L’instrumentation en conception architecturale

I.2        Publications et rapports de recherche

  • Principe de « l’utilité attendue »

  • Liste des publications

  • Annexe: sommaire de la thèse de Jean Zeitoun.

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Analyse de l’espace et des systèmes architecturaux

 

La création en 2021 d’un site internet dédié à Jean Zeitoun [https://www.fondsjeanzeitoun.com], à l’importance de sa réflexion et de ses travaux dans les multiples domaines d’application des modèles mathématiques, de l’informatique aux images numériques et à la physique quantique, nous a décidé à reprendre, quarante années passées, nos souliers de compagnons de recherche de Jean pour présenter le plus fidèlement possible — sachant que le temps est un filtre redoutable — le rôle qui fut le sien durant les années 1970 et 1980 dans le champ de la conception architecturale.

 

Chercheur infatigable et épuisant, Jean Zeitoun fut tout à la fois créateur de laboratoires de recherche, grand pédagogue et animateur de séminaires de formation, éditeur (au sens anglais du terme editor, responsable d’édition) de nombreuses publications. Nous avons tenté au moyen d’une sélection de ses écrits, ainsi que des publications auxquelles nous étions associés,  traitant de l’analyse de l’espace et des systèmes architecturaux, de montrer qu’il fut avant tout et toujours non pas simplement un chercheur hors du commun mais un théoricien de la recherche, et à ce titre un maître à penser.

 

 

Introduction   - Les Modèles en Architecture et en Urbanisme

 

 

« Modèle est un mot  à la mode » ainsi commençait l’introduction du numéro spécial  consacré au terme modèle  dans l’article introductif de la revue les Annales en 1963. Sept ans plus tard Jean Zeitoun écrivait dans Modèles en Urbanisme : « La description de quelques phénomènes, leur représentation dans un langage sans ambiguïté  et l'interprétation de phénomènes, constituent déjà un modèle[1]

 

Si le terme modèle a une longue histoire, la modélisation est une création des mathématiciens en interaction avec les physiciens. C’est au début du 20° siècle, dans les années 30, que s’est affirmée la modélisation des théories mathématiques[2]. Ce mouvement s’est consolidé et transformé avec l’explosion de l’informatique — capacité de l’instrument et utilisation qui en est faite, l’instrumentation ­— dans les années 70 et surtout 80 [3] .

 

Aujourd’hui la modélisation domine ou enveloppe le globe d’un voile numérique dont les quatre fondements sont : l’intelligence artificielle, l’imagerie numérique, les big data, le web et l’internet.

 

De 1970 à 1995 le Centre MMI  de l’Institut de l’Environnement, puis le CIMA, département informatique du Centre d’Études et de Recherches en Architecture (CERA), tous les deux initiés et dirigés par Jean Zeitoun [4], ont développé la recherche et orienté l’enseignement autour de la modélisation numérique : conception architecturale et CAO (conception assistée par ordinateur) , image, réseaux. D’autres domaines étaient abordés pour situer l’approche opérationnelle dans un champ plus vaste où se croisent et sont questionnés ces nouveaux outils.

 

 

La Recherche selon Jean Zeitoun

 

Dans un texte écrit en 1983[5] dans lequel il reprend et explique les enjeux de la conception assistée par ordinateur, Jean Zeitoun définit le rôle de la Recherche  — « accompagner un processus mental »  — et ses tâches : apporter au travail du projet de conception « divers moyens de faire ses choix (...) sans entraver en aucune manière la liberté de penser ou de créer. »  

Et plus loin, ciblant les travaux conduits dans le secteur de l’informatique, il écrit :

« (...) l’un des aspects importants de la recherche dans les applications de l’informatique en architecture concerne la possibilité de disposer d’un outil de travail compatible d’une part, avec les pratiques existantes, et d'autre part, susceptible de renouveler le rapport de l’architecte à son objet d’étude. C’est pour cela que des travaux ont été développés dans les domaines du graphisme, du dessin, de la simulation spatiale, mais également dans l’analyse programmatique et l’évaluation en architecture.

De tout temps, la technique et la technologie ont joué un rôle important dans le travail de l’architecture. » [6]

           

On peut repérer deux grands axes qui structurent les travaux de cette période :

  • 1) La pensée théorique =  pratique théorique comme productive de « l’effet de connaissance ». C’est le niveau de l’exercice d’une méthodologie de l’opératoire, de la production et de la validation des concepts.

  • 2) La pensée opérationnelle = les analyses du réel et de sa transformation ; réflexion sur l’instrumentation (i.e. l’usage qui est fait de l’instrument, par exemple de l’allocation spatiale ou de l’analyse statistique) ; niveau de l’analyse critique des modèles existants et de la production de modèles numériques

 

Ces axes sont nécessairement conçus en prise directe avec la recherche théorique et expérimentale et avec leurs missions : information sur les produits de la recherche et communication de ces produits, qu’il s’agisse de :

  • démarches pédagogiques (séminaires, conférences)

  • d’ateliers de  formation professionnelle

  • de montages de projets en réponse aux appels d’offre...

 

Ce n’est évidemment pas par hasard que l’intitulé ‘’méthodologie’’ figure dans les  laboratoires de recherche (MMI et CIMA) créés  par Jean Zeitoun. Dans le système théorique développé durant ces années le poids déterminant de la méthodologie tient à sa fonction d’outil de réflexion quant aux conditions de la liaison nécessaire entre ‘Recherche’ et ‘Missions de la recherche’. Il revient à la méthodologie d’exploiter cette boucle dialectique — l’effet  en retour des « Missions de la Recherche » sur son déroulé et ses produits — qui crée et entretien le principe de rétroaction permanente  caractéristique de l’organisation du travail voulue par Jean Zeitoun dans chacun de ses laboratoires.

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[1]  Modèles en urbanisme. Étude critique, édité par le Centre de recherche d’urbanisme (CRU), Paris, 1971.

[2] Même si on en connaît des signes avant-coureurs dès les années 1880 et même si on peut en retrouver des préfigurations dans l’œuvre antérieure de Fourier,  le tournant formel de la modélisation intervient massivement  et de manière représentative, autour des années 1920-1940. Les modèles deviennent de plus en plus souvent formels, ce qui signifie de nature mathématique essentiellement (statistique, algébrique, analytique).

Cf . Histoire de la modélisation : quelques jalons,  Franck Varenne, Université de Rouen – UFR LSH Rue Lavoisier, 76821 Mont-Saint-Aignan  franck.varenne@univ-rouen.fr.

[3] Dans les années 1960-1980, « …des approches de modélisation et de simulation à fondement directement discret et à principe directement algorithmique : le computer — sa logique ­— devient ainsi lui-même l’inspirateur des formalismes et non seulement le simple outil qui les traite. » Cf. Franck Varenne , op.cit.

[4]  MMI = Centre de Mathématiques, Méthodologie et Informatique ; CIMA = Centre d’Informatique et de Méthodologie en Architecture.

[5] « Qu’est-ce que la CAO  veut dire en architecture ? », 1983. Document dactylographié sans mention de la destination, transmis par Jean Zeitoun suite à des échanges dans des séances de travail. 

[6] Pour un meilleur repérage, les extraits majeurs ici des écrits de Jean Zeitoun sont ancrés différemment (ancrage violet).

 

CHAPITRE I  - Les Années 1970 - La conception architecturale et le champ des Sciences Humaines

 

Développant la distinction entre le ‘’construit-concret’’ et le ‘’projet architectural’’, les travaux des années 70’ traitent de « l’univers de la conception architecturale » et en proposent une approche théorique qui justifie toute l’importance donnée alors au champ des Sciences Humaines.

           

(Les textes en retrait et en italiques sont de Jean Zeitoun)

« (...) si le projet d’architecture conserve sa finalité dans la production de l‘édifice, il demeure interprétable dans un univers séparé de celui-ci et que nous nommerons, selon l’habitude prise généralement, l’univers de la conception architecturale.

  Cet univers comporte bien plus que la seule justification de l’édifice à construire ou de l’espace à aménager, car la conception appartient à une forme nouvelle de la division du travail. Il est supposé recevoir toute production théorique et en particulier celle qui assure la cohérence des liaisons entre conception, réalisation et usage. C’est cette production théorique que nous nommerons provisoirement l’objet architectural en tant qu’objet d’analyse par opposition à un objet support des pratiques spatiales [souligné par nous].

  Il est nécessaire de disposer ici d’un champ conceptuel défini [c’est-à-dire spécifique] puisqu’il ne s’agit pas de produire directement du bâtiment ni de l’aménagement , [ce qui relèverait  du domaine des modèles opérationnels — qu’ils soient techniques, économiques ou administratifs [7].] L’extension de la production architecturale à l'univers de la conception architecturale n'est donc pas fortuite mais méthodologiquement nécessaire. Elle correspond d'ailleurs à l'extension de la pratique de l'architecture à la pratique de l'espace, dont nous parlions ci-dessus. Si l'on convient, en effet, de considérer qu'aucun des  deux  termes architecture  et  espace  ne contient ni ne détermine l'autre entièrement, la relation de réciprocité qu'ils entretiennent à travers la pratique sociale [souligné par nous] doit se trouver quelque part au niveau des logiques productives et codificatrices du système social global. C'est ainsi que la considération de ces logiques nous contraint d'élargir et de préciser le champ des modes génériques de l'architecture que nous avons rassemblés sous la notion de conception architecturale [8]. »

 

Au cœur de cette problématique, des séminaires, des publications, des  rapports de recherche vont être menés qui croiseront disciplines scientifiques,  analyses et objets et permettront d’identifier dans les « Sciences humaines » les différents domaines des analyses de l’espace et des systèmes architecturaux :

 

  • Dans leur dimension pragmatique, opérationnelle. 

(Notion clé : l’instrumentation.)

Avec la mise au clair des modèles en tant que représentations idéalisées (au sens de l'idéal-type weberien), ou en tant que supports de simulation ; mise en évidence à ce niveau d’analyse de l’importance décisive des mathématiques et de l’informatique.

  • Dans leur dimension théorique.

Notion clé : le mode l’emporte sur l’objet.)

Toute analyse du réel détermine son objet comme son instrumentation, c’est-à-dire les composantes de son système conceptuel ; sont ainsi repérées les différentes thématisations de l‘espace (de sa conception à son utilisation) qui relèvent d’une diversification des méthodes d’analyse (CAO, méthode sémiotique, méthode sociologique...)[9]

 

 

I.1  Les Thématiques

 

Pour Jean Zeitoun, l’espace[10] est immédiatement « de société » : ce qui est objet d’analyse c’est l’espace bâti, l’espace habité, l’espace des organisations sociales, le mode de fonctionnement et d’évolution de cet espace, nullement l’espace « naturel ». Ce qui est objet d’analyse, ce sont les pratiques sociales dont l’espace est le support, et qui interagissent ses modes de fonctionnement (pratiques sociales incluant la pratique architecturale) ;  l’architecture se confond ici avec l’urbanisme comme pratique d’organisation spatiale.

L’urbanisme, comme l’architecture, renvoie aux différents systèmes de production de la ville comme objet technique ; l’urbanologie , comme l’architecturologie, renvoie aux différentes méthodes d’analyse de l’espace urbain ( = lieux et cadres bâtis) [11].

 

  • Espace urbain et Sociologie urbaine 

Notions clés : urbanologie ; économie urbaine ; espaces urbains ; la ville comme objet technique...

 

L’urbanologie (au même titre que l’architecturologie) apparaît comme une tentative de savoir autonome incluant les différentes méthodes d’analyse de l’espace urbain. En réponse à l’appel d’offres de la Recherche urbaine au Programme du VIIe Plan, le CIMA propose durant l’année 1978 deux directions de recherche en écho parfait :

  • La ville technologique, ou « En quoi peut-on qualifier le système urbain de technique ? »

et :

  • L’architecture est-elle aussi un objet technique ?

 

Deux recherches dans lesquelles tous les thèmes des travaux de Jean Zeitoun, avant l’explosion du numérique, s’entrecroisent :

  •  l’univers de la conception incluant les théorisations de l’espace architectural et de l’espace urbain ;

  • la construction d’un savoir autonome ;

  • les systèmes spatio-techniques comme supports des pratiques/ mode opératoire versus les modèles de planification /mode opérationnel, etc.

       

   « Considérer  l’urbain  comme  un  système technique,  au-delà de    l’identification  des logiques  internes  —  distribution,  circulation, contrôle... —  et de leur composant technique, c’est appréhender un savoir spécifique autonome, une urbanologie articulant l’objet de l’analyse, les dispositifs techniques urbains, et les modèles d’analyse,  les techniques de planification urbaines. C’est vouloir rendre compte du mode de fonctionnement et d’évolution du système spatio-technique, lieu où s’exercent les pratiques sociales qui interagissent avec les dispositifs techniques [souligné par nous].

   La recherche  d’un langage  adapté à l’ élaboration  d’une problématique théorique [du système urbain] légitime une   interdisciplinarité nécessaire à la recomposition d’un savoir propre sur la ville, et [en même temps] traduit une sorte de technologisation du savoir scientifique.

(...)

    Le problème de l’urbain nous semble suffisamment riche pour que     

l’on tente de travailler au niveau même de ses mécanismes socio-   techniques. Autrement dit l’un des caractères spécifiques à notre étude réside dans (...) l’absence de problématiques de l’espace qui seraient séparées de la technologie urbaine »[12].

 

 

Cette approche est également développée dans le cinquième volume des Notes méthodologiques en Architecture et en Urbanisme (voir infra « Liste des parutions ») consacré aux instruments utilisés par les planificateurs et à l’analyse critique de leurs usages dans le domaine de la production et de l’aménagement des espaces urbains. Il s’agit de montrer comment la pratique des planificateurs — intervenants politiques, administrateurs, bureaux d’études — en s’attachant à l’amélioration de situations locales, privilégie une stratégie ponctuelle aux dépens d’une réflexion méthodologique sur le statut des instruments, leur articulation à l’économie néo-classique dominante et les limites induites par cette articulation.

Les textes écrits pour ce recueil font apparaître que toute analyse en profondeur des instruments de la planification urbaine — c’est-à-dire la mise en question du bienfondé de ces instruments et de leurs relations — passe par leur articulation aux pratiques sociales et politiques de ceux qui les utilisent comme moyens d’organisation de l’espace (schémas d’orientation de la croissance urbaine, modèles d’aménagement économique du territoire, etc.) . Ainsi le problème de l’utilisation des outils ne sera pertinemment posé que si l’on tient compte des rapports liant la pratique théorique et la pratique politique.

A travers l’analyse critique des différents modèles de l’économie urbaine — et en particulier du modèle dominant, celui des applications de la théorie micro-économique aux problèmes de l’aménagement du territoire — se pose la question des différentes stratégies spatiales et de leurs effets sur la production de l’espace bâti , mais aussi celle de la position des chercheurs (en l’occurrence, architectes, ingénieurs et économistes) et de la définition d’une pratique professionnelle au regard de ces stratégies[13].

 

 

  • Architecture industrielle et Sociologie du travail [14]

Notions clés : les espaces de travail ; l’espace usinier ; notion de« prototype » ; les logiques spatiales...

 

Pour Jean Zeitoun, l’analyse des modes de spatialisation des activités industrielles est un champ privilégié permettant d’appréhender les composants de toute problématique théorique de l’urbain.

D’une part ...

  « L’étude de la production et de l’aménagement de l’espace de l’usine ou de la zone industrielle (...) correspond à un travail de prise en compte d’un grand éventail de facteurs techniques, sociologiques, économiques et idéologiques. »

 

D’autre part, l’analyse de l’évolution de ces modes de spatialisation...

  « (...) révèle une certaine instrumentation du contrôle social et technique. Elle permet également de situer les différents acteurs qui interviennent et, ce qui nous semble important, de suivre les transformations de l’espace de travail dans sa relation à l’espace urbain. (...) L’intervention de l’architecte, en tant qu’aménageur de l’espace de production, ne peut se faire qu’à travers la recherche d’un compromis entre la rationalité technique et les enjeux sociaux. »

 

Et plus loin ...

« Les dispositifs architecturaux qui peuvent trouver une forme plus ou moins achevée dans le bâtiment usinier, possèdent une certaine universalité et gèrent des établissements tels que les universités, les hôpitaux, et d’autres établissements encore... » [15]

 

Ainsi, à partir de l’exemple des usines aveugles (i.e. sans accès visuels au cadre de vie hors travail) une analyse des conditions d’apparition d’un prototype architectural, celui de la « boîte close », permet de caractériser une nouvelle conception, modélisation des lieux de travail. Les espaces de travail sont alors conçus comme des lieux complètement contrôlés, sans vues, sans éclairage naturel, avec une ambiance artificielle et un espace banalisé qui doit rendre efficace toutes les activités de l’espace industriel. En une dizaine d’années, ce modèle s’est généralisé avec l’urbanisme des zones Industrielles (les ZI). Dans le même temps le modèle a été techniquement étendu à d’autres espaces dont celui des centres commerciaux, parfaite réplique du prototype de la « boîte close » [16].

 

Dans un texte consacré au parti architectural, Jean Zeitoun fait de l’historique des espaces usiniers l’exemple parfait d’une nécessaire fondation de la pratique architecturale :

 

 «  [Si] l’architecture a été pendant longtemps la spatialisation des  activités humaines (...) le développement de l’industrie, i.e la dimension technologique et productive a contribué à masquer la problématique architecturale sous le prétexte de rationalisation. La logique de l’unité de production que l’on peut considérer comme une double organisation, celle de l’infrastructure technologique et celle du travail ouvrier, (est) asservie à la rentabilisation économique. Il est compréhensible que la conception architecturale soit évacuée dans une telle situation. C’est en cela que la nécessité de resituer le parti architectural, c’est-à-dire de donner une place à la conception architecturale dans la production des usines, prend tout son sens aujourd’hui [17]. »

 

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[7] Les extraits entre parenthèses, en italiques  et dans un encrage différent sont ici et dans toutes les citations suivantes, des ajouts de notre fait au texte de Jean Zeitoun.

[8] Extraits de la présentation de la thèse de Jean Zeitoun, Essai sur l’instrumentation en conception architecturale, Doctorat d’État, Université de Paris VIII, Juin 1978, chap.1, p.21.

[9] Source : Introduction de Jean Zeitoun à Sémiotique de l’Espace. Architecture, urbanisme, sortir de l’impasse, Éditions Denoël Gonthier, coll. « Bibliothèque Médiations », Paris 1979, p. 7-10. Reprise partielle des communications du colloque « Sémiotique de l’espace » organisé en 1972 à l’Institut de l’Environnement par le Centre MMI.

[10]  Le terme espace apparait dans le contexte de l’architecture moderne au XX° siècle. Il sous-tend une extension de la pratique de l’architecture, en particulier « le glissement de l’architecture vers l’urbanisme » ; extraits de la présentation  de la thèse de Jean Zeitoun, Essai sur l’instrumentation en conception architecturale, Doctorat d’État, Université de Paris VIII, Juin 1978, chap.1, p.24-26 .

[11]  Source : Modèles en urbanisme. Étude critique , op.cit. Voir en particulier les « Remarques préliminaires », p. 1 à 6, et la 3è partie : « Remarques sur la construction des modèles », p. 145 à 216.

[12] Cf. « Réponse à l’appel d’offres de la Recherche Urbaine, Programme VIIe Plan », 1978. Responsable scientifique: Jean Zeitoun,  Département informatique du CERA.

[13] Cf. PA Michel, Présentation à Pratiques théoriques et stratégie spatiale en économie urbaine, N°5 des Notes méthodologiques en Architecture et en Urbanisme , Institut de l’Environnement, Centre MMI, Paris, 1976.

[14] On se reporte ici aux travaux du groupe de projet, ALT, Architecture des Lieux de Travail, —Dominique Clayssen, Jean Zeitoun, Jean Querzola— monté à l’ESA (l’École spéciale d’architecture) en 1977, associé à un séminaire dans lequel intervenaient  architectes et historiens (dont Michèle Perrot), ainsi qu’à une antenne sur le site industriel du Creusot en cours de démolition — thème d’une exposition. Le groupe a participé aux concours de l’Agence pour l’amélioration des Conditions de Travail (ANACT), aux publications de l’ANACT et à la conception du numéro 314 de la revue Techniques et Architecture : « Usines, Architecture et conditions de travail » (cf. Infra, liste des publications).

[15] Cf. Introduction à Sur l’architecture des espaces industriels, recherche sous la direction de Jean Zeitoun, textes de D. Clayssen, P-A. Michel, E. Mignot et J. Zeitoun, DAFU / Ministère de l’Environnement et du cadre de vie, 1979.

[16] Cf. « Genèse d’un prototype, la boîte close », D. Clayssen et P-A Michel,  in : Sur l’architecture des espaces industriels, Contrat de recherche DAFU, 1977, op. cit.)

[17] Cf. « Le parti architectural », Techniques et architecture, n°314, Usines, architecture et conditions de travail, mai 1977, p.58-62.

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  • Sémiotique de l’espace  

Les codes de lecture / les codes de l’architecture/ codicité

 

Le premier congrès de l’association internationale de Sémiotique de l’Espace, organisé à Milan en 1973 a donné lieu à divers rapports et articles dont les ouvrages de sémiotique de l’espace du Centre MMI à l‘Institut de l'Environnement (coll. Notes Méthodologiques en Architecture et en Urbanisme, N° 3/4 et N°7). Les débats portaient sur la nature de la signification de l’espace architectural et urbain. Comment peut-elle être définie ? Au moyen d’une théorie, d’une méthodologie ressortissante à une seule discipline : la sémiotique ? Permet-elle de cerner ce qu’est la signification ou faut-il envisager une approche croisée issue de différentes sciences ?

La démarche initiée par Jean Zeitoun fait clairement le partage entre la symbolique des lieux et la codicité des bâtiments, entre les codes sociétaux des espaces architecturaux et urbains, et le rapport à la figuration des objets techniques, la codicité.

 

En 1978, Jean Zeitoun écrit :

« Dans l'approche de la pratique architecturale la représentation concerne pour une large part les dispositifs sémiologiques du bâti, de l'organisation de l'espace, et de l'économie générale des pratiques de l'espace. Les stéréotypes ou les éléments d'architecture codifiés font partie des objets identifiables au niveau de la représentation, et jouent un rôle important dans la conception architecturale. Il faut également tenir compte des moyens de représentations en vigueur dans la production architecturale (plans, maquettes, etc.), puisque ceux-ci impliquent une certaine écriture des objets architecturaux.

(...)

La codicité joue en liaison avec la figuration. Un élément peut être une figure et participer à une organisation réglée de l'espace et des formes du bâtiment. Par exemple une cour et la disposition des volumes autour de cette cour illustrent un tel rapport. S'il s'agit de bâtiments administratifs ou représentatifs d'un pouvoir, ou d'une institution, la codicité correspond à l'ensemble des règles qui assurent la reconnaissance de ce pouvoir ou de cette institution, et y gèrent les comportements des divers usagers. Le symbolique et la figuration renvoient à des éléments dispersés et mémorisés, au sein des diverses pratiques culturelles, tandis que la codicité renvoie au bon ordonnancement des représentations de l'ensemble des pratiques. Il est probable que ce sont là deux formes différentes d'une représentation socio-culturelle du bâti. La symbolique et la figure en tant qu'elles participent à la lecture ou à l'usage d'un édifice peuvent mettre en jeu le vécu des usagers. Pour la codicité la question se pose différemment[1] .»     

 

Dans son article « L’Usine et son image » (TA, n°314, op.cit., p.36-40) Jean Zeitoun, traitant de la mise en image des espaces usiniers, développe une analyse des codages et décodages des bâtiments qui illustre les rapports entre les outils théoriques d’une sémiotique de l’espace et ceux opérationnels de la conception architecturale. Exemple parfait du jeu des articulations entre sémantique de l’image et intervenants du procès de conception, entre la pratique théorique (i.e. la construction d’une problématique théorique) et les pratiques socio-techniques mises en scène.

 

 

  • Espace et architecture / Conception et production architecturale

Méthodologie ; Programmation et logiques conceptuelles 

 

Dans plusieurs de ses écrits Jean Zeitoun s’arrête sur le terme « architecture » qui prend, pour lui, deux sens : la conception architecturale ou « processus de production de l’architecte » et la production ou l’étude de l’espace aménagé, c’est-à-dire le résultat, le produit « concret ». Ce souci permanent de précision et ce jeu sur l’ambivalence du terme architecture déterminera l’orientation des centres  MMI / CIMA  à l’encontre d’une vision de la conception attachée à des récits sur l’architecture plutôt qu'au processus de conception proprement dit.

Ainsi du fonctionnalisme en architecture, de l’architecture organique ou techniciste etc., lesquels

 

«(...) sont autant d'étiquettes qui appartiennent au discours sur l’architecture (...) (ils sont) un modèle de reproduction (lequel) n'est plus un processus de conception. » 

 

Et de préciser plus loin :

 

« Lorsque nous avons entrepris d'entrer dans l'univers de la conception architecturale, notre premier souci a été celui de la connaissance des éléments de cet univers . »[2]

   

Jean Zeitoun critique les positions traditionnelles sur la conception architecturale : ce n’est pas de l’intérieur du champ du projet architectural que les mutations se sont produites c’est bien de l’extérieur, de la société, que la rupture s'est effectuée. La production de l’architecture s’est éloignée de la conception du projet. La continuité des méthodologies de conception n’est pas possible d’où l’intérêt de nouvelles analyses et de recherches d’instrumentation pour évoluer dans un nouveau paysage de la conception .                                             

 

« Ce n'est pas en conservant la sémantique du projet traditionnel qu'on parviendra à lui apporter des améliorations substantielles. Le projet de bâtiment conforme aux règles académiques ou aux modes en vigueur, exclut en effet tout recours à une production conceptuelle. Les rapports entre projet et bâtiment ont été sensiblement affectés par le développement industriel et technologique, par l'urbanisation comme densification des groupements humains, par la division marchande de l'espace de la société. Les diverses catégories d'espaces, de lieux, de bâtiments, liées à l'organisation et au contrôle des forces productives sont venues surcharger et bousculer le champ de l'architecture dans sa sémantique.[3] »

 

Plutôt que l’étude des récits sur l’architecture traditionnelle et l’inventaire des positions, académiques ou modernistes, des écoles d’architecture, c’est l’approche des méthodologies de la conception qui constitue « un matériau riche,  fécond et surtout, susceptible de nous fournir des arguments fondamentaux pour une contribution à la recherche architecturale. »

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« Pour préciser le cadre général de notre intervention, il faut tout d'abord définir ce que l'on entendra par méthodologie. Et tout de suite préciser qu'il ne s'agit pas d'une panoplie de techniques de calcul, de représentation, de manipulations diverses. Il s'agit bien de l'examen de la production et de l'emploi de méthodes dans le champ de l'instrumentation de l'architecte. Comparaison des modèles de résolution de certaines questions, problèmes de formalisation et d'écriture, production de modèles satisfaisant certains objectifs, manière de poser et résoudre des problèmes (stratégie de résolution).

Il y a donc un travail de production et d'expérimentation de concepts opératoires dans toute approche méthodologique, et spécialement dans le processus de Conception en Architecture [souligné par nous]. En un sens, la méthodologie devient un moyen de faire valoir des approches théoriques en architecture. Cela posé, nous nous restreignons à une production méthodologique dont, par nécessité, la logique est clairement explicitée. Notons qu'ainsi le travail d'épistémologie est en prise directe sur la méthodologie qui lui fournit des arguments d'étude.

C'est dire, en résumé, que la connaissance et la production des méthodes d'aide logique à la conception seront les deux volets toujours présents du travail méthodologique, mais indissociables des éléments théoriques sous-jacents d'une part, et du contexte réel d'autre part[4]. »

 

  • L’instrumentation en conception architecturale

 

Point culminant des écrits des années 1970,  la thèse de Doctorat de Jean Zeitoun présentée sous la direction d’Anatole Kopp et soutenue en juin 1978 au département d’Urbanisme de Paris VIII, reprend, développe et articule toutes ces thématiques. Les extraits ci-après mettent l’accent sur la finalité de la recherche en conception architecturale — la construction de sa théorisation — et sur ces notions clés que sont l’utilité attendue des étapes de la recherche, et l’instrumentation définie ici aux niveaux des différents appareils techniques identifiés au cours du procès, de la conception à la production de l’objet architectural.

 

« Partant du constat de la complexité croissante de la conception architecturale en général, que ce soit à travers l'organisation de la division technique ou économique du travail, ou que ce soit dans la transformation de ce qui recouvre la notion même d'architecture, nous nous proposons un premier objectif : Baliser et analyser le domaine de la conception architecturale, considérée comme une entité empirique pertinente dans notre société. L'utilité qui en est attendue [souligné par nous] consiste en une meilleure connaissance des méthodes et techniques disponibles, des conditions de leur validation, et l'instauration d'un cadre général pour la production de nouveaux outils de conception. Un second objectif que nous nous fixons est celui de la détermination des conditions pour une théorisation restreinte en architecture. L'utilité attendue  [souligné par nous] [5] dans ce cas consiste en une esquisse des paramètres de l'objet architectural, et surtout de ses relations avec la problématique de la conception architecturale. A travers la progression vers ces deux objectifs, nous aurons à mettre en évidence et à analyser les outils conceptuels qui interviennent en conception architecturale. Ils seront à la base de toute notre argumentation.

 

    Ce qui unifie l'argumentation employée dans notre progression vers ces deux objectifs résulte très vraisemblablement de l'utilisation commune d'outils conceptuels employés dans l'analyse, le développement et le contrôle du projet en architecture. Ces concepts opératoires constituent les éléments de base de tout discours qu'il ait un caractère pragmatique ou épistémologique.

 

C’est pourquoi la finalité de notre recherche est celle de la structuration du champ opératoire architectural. Elle peut s'énoncer en un essai de spécification de nouvelles articulations dans la division sociale et technique du travail. C'est d'ailleurs ce que nous cherchons à exprimer à travers la notion d'instrumentation en conception architecturale.

 

   Le développement de la méthodologie architecturale a pris différents aspects selon les divers types de société où elle est apparue. De plus l'évolution de la pratique professionnelle a conduit à une grande diversité des acceptions et des définitions de l'architecture à travers la pratique de ses agents. Or la conception architecturale est nécessairement solidaire dans sa détermination du rôle attendu ou effectif des architectes [souligné par nous] .Selon les rôles qu'ils s'attribuaient, les chercheurs et praticiens ont développé des travaux de recherche opérationnelle, d'analyse des processus de création, de pratiques expérimentales, ou de critiques analytiques.

 

   La science opérationnelle a été essentiellement le fruit des travaux anglo-saxons qui ont pris naissance vers les années soixante. A l'opposé, la construction d'un objet théorique lié à une notion relativement nouvelle, celle d'espace, a d'abord et le plus souvent conduit à emprunter aux différents discours scientifiques existants. Or, le malaise épistémologique que recouvre l'interdisciplinarité dans les sciences humaines et sociales ne nous engage pas à éclater une certaine cohérence architecturale empiriquement ressentie pour la reprendre à travers les seules catégories scientifiques institutionnelles. C'est pourquoi nous ne nous proposons pas de faire une théorie architecturale, une architecturologie, et revendiquer en suite son appartenance à une nouvelle composante du savoir scientifique.

(...)

Il n'est pas douteux que l'architecture soit également cernée et analysée à travers la recherche en sciences humaines, mais dans ce qu'elle comporte de savoir technique et de pratique instrumentale, les acquis restent assez modestes. Les exigences du développement technologique et d'une planification rationnelle croissante des ressources de l'architecture (espace, temps, matière, énergie, environnement, etc.) ont quelque peu bousculé le rapport traditionnel de l'architecte à l'objet architectural. Une fois les grandes académies défuntes la recherche de nouveaux fondements ou d'une thématisation de la pratique instrumentale s'est faite nécessaire.

 

Aujourd'hui [texte écrit en 1978] nous sommes très probablement dans une période de jeunesse ou de rupture dans le domaine de la conception architecturale. La plupart des travaux visent l'explicitation, la modélisation et l'analyse critique des savoir-faire, et le projet d'architecture se trouve réexaminé quant à son rôle dans la division du travail de production de l'environnement. On voit se développer toute une technisation des problèmes de la conception architecturale, importée sans doute des pratiques techno-productives, et que l'on regroupe sous la formule "aide logique à la conception". Ces travaux ne correspondent pas toujours à des problématiques théoriques ou instrumentales clairement posées et situées. L'une des précautions que nous avons prises est de tenir compte de l'instabilité des contextes technique, politique ou idéologique dans lesquels ces modèles instrumentaux se développent.

 

C'est ainsi que nous avons distingué trois étapes, trois modes d'approche de l'instrumentation en conception architecturale, [souligné par nous] afin d'en cerner précisément l'enjeu et la situation dans la production de l'architecture.

 

  • D'abord l'examen de l'émergence d'une pratique de la conception architecturale, comme instance révélatrice d'un projet général de planification, et dont l'appareil technique outre son rôle d'effecteur pour le système de production/ consommation de l'architecture, prend rang parmi les formes structurelles dominantes aujourd'hui, avec la bureaucratie et le système productif.

 

  • Une seconde partie propose l'explicitation de certains modèles instrumentaux parmi les plus représentatifs, et portant sur quelques aspects problématisés empiriquement dans la pratique de la conception. Ce sont les approches programmatiques et informationnelles, la construction de codes architecturaux opératoires, des arguments d'expression et d'écriture dans le plan de composition, la simulation de processus de composition et d'allocation d'espaces. La technologie informatique y apporte également sa contribution.

 

  • Une troisième partie sert d'ouverture à une conclusion sur la reformulation de la pratique instrumentale en conception architecturale. Elle interroge la problématique d'une science positive instrumentale dans son rapport à la dimension technique de la production architecturale. Elle situe la place de l'instrumentation dans les pratiques théoriques positives ou critiques, et met en évidence le procès de séparation entre la conception et la production de l'objet. Cette partie se veut interrogative et ouverte sur les conditions pour une prospective en architecture. Le thème central en est la redistribution des pratiques instrumentales dans le système social, à travers une reformulation de leurs ressources.

  • (...) »

 

[L’ensemble de ces textes est extrait de la ‘’Présentation’’ de la thèse de Doctorat de Jean Zeitoun: Essai sur l’instrumentation en conception architecturale, Doctorat d’État, Université de Paris VIII, Juin 1978, p. 2 à 8 .}

 

[1]  Extraits de la section « Figuration et codicité » de la thèse de Jean Zeitoun, 1978, op.cit. p.180-183.

[2] Cf. Thèse 1978, op.cit. chapitre « Extension de la pratique architecturale », p.21 , et chapitre « Architecture comme un ensemble de pratiques », p. 10.

[3]  Ibid.,  « Extension de la pratique architecturale », p.23 .

[4] Extraits de « A propos de la méthodologie », Bulletin du MMI Architecture et Méthodologies, N°2,  2 mars 1974.

[5]   Quant à l’importance chez Jean de la simultanéité des effets de la recherche sur la connaissance de l’objet et son instrumentation — sur les modalités de l’opératoire et de l’opérationnel — se reporter infra, section I.2 de ce chapitre : « Principe de l’utilité attendue ».

 

I.2. Publications, Séminaires et Rapports de Recherche

 

Durant presque trois décennies, la vie des laboratoires dirigés par Jean Zeitoun a donné lieu à un grand nombre de publications : articles, ouvrages, comptes rendus de séminaires, conférences en France et à l’étranger. La présente section ne traite que des années 1970 en privilégiant les productions liées aux thématiques relevant de « l’Analyse de l’espace et des systèmes architecturaux ».

 

  • Principe de « l’utilité attendue »

 

Sachant que pour Jean Zeitoun il n’est d’espace que de « socius » et d’architecture que de conception spatiale, il s’agit d’illustrer l’importance des travaux qu’il initia dans ce champ des Sciences Humaines, globalement intégré dans l’univers de la conception architecturale et plus prosaïquement identifié sous le label  « Espace, Architecture et Urbanisme » — ce qui correspondait dans les années 1980 à la catégorie éditoriale retenue aux catalogues des éditeurs scientifiques et techniques : essentiellement les éditions Dunod, le Moniteur et les éditions Eyrolles.

 

Un principe très régulièrement énoncé est celui du lien nécessaire entre la recherche et les missions de la recherche, c’est-à-dire d’une simultanéité construite entre le travail de recherche et la communication des résultats : le procès de travail, producteur d’un « effet de connaissance », doit inclure les conditions de transmission de ces connaissances. Ce que Jean Zeitoun appelle « l’utilité attendue », laquelle, en retour, va stimuler le procès de travail.

 

Toute l’activité des Centres MMI et CIMA sera de fait organisée selon le schéma :

 

Recherche -> Séminaire -> Publication -> Recherche -> etc.

 

Schéma exportable et de fait exporté :

 

Production -> Communication ->  Information -> Production -> etc.

 

Schéma selon lequel sont traités simultanément mais non confondus l’opératoire et l’opérationnel. Dans l’univers de la conception architecturale, cela se traduit par la distinction entre le « concept  de l’opératoire » au niveau de la pratique théorique — i.e. dans le cadre de la construction d’une problématique théorique — et le « concept opérationnel » relevant de la méthodologie (i.e. de la mise en ordre de « l’utilité attendue »).

 

  • Liste des publications

 

Tant durant la période de l’Institut de l’Environnement de la rue Érasme, que durant celle du C.E.R.A., rue Jacques Callot, la mission pédagogique héritée du projet initial de l’Institut de l’Environnement — délivrer une formation des élèves architectes au modèle de l’École du Bauhaus, mouvement alors en cours de réhabilitation en RDA — a imposé une rigueur dans la conception et la diffusion d’outils pédagogiques. Pour le MMI, la tenue de séminaires et la production de publications ont pleinement caractérisé le principe de communication des résultats de la recherche selon Jean Zeitoun.

 

Nous reproduisons tout d’abord la note d’information sur la tenue de séminaires pédagogiques. Diffusée dans le bulletin de l’Institut de la rue Érasme, elle illustre le cycle

 

              Recherche -> communication -> publication -> recherche

 

 en amorçant les travaux des années 70 qui donneront lieu aux publications du MMI.

 

​

Schéma 

      SÉMINAIRES PÉDAGOGIQUES

 

Ce cycle de séminaires est organisé à l'Institut de l'Environnement. Les séminaires se tiendront les derniers vendredis de chaque mois. Aucun frais de participation ne sera demandé.

 

Objet des séminaires

 

  • Présentation de travaux, d'ordre méthodologique en analyse et conception architecturale.

  • Analyses, échanges et discussions autour de la pédagogie (méthodologie, mathématiques, informatique...). Informations sur les travaux menés en France et à l'étranger dans ce domaine.

 

Quelques thèmes

 

  • Analyse critique de la méthodologie

  • Analyse des données en architecture

  • Analyse du projet. Étude de cas en sémiotique

  • Formalisation dans la lecture de plans

  • Information sur la pédagogie à l'étranger

  • Communication

  • Langages graphiques

  • Modèles d'équipements urbains

  • Morphologie et structure.

  • Calcul de structure.

  • Programme d'un centre socio-culturel.

  • Modèles d'occupation des sols

  • Restructuration de l'industrie du bâtiment.

 

Centre MMI 14-20, rue Érasme, 75005 PARIS - Tél. : 325.48.16.

 

L’importance de la dimension « Science des Mathématiques » est évidemment prédominante dans la conception de cours polycopiés rédigés pour le MMI par des enseignants de l’École spéciale d’Architecture ou d’UP6. Ils seront complétés par des initiations aux programmes informatiques (FORTRAN, LISP) puis ultérieurement à l’image informatique .

 

SÉRIE PÉDAGOGIQUE

 

N° 1 TOPOLOGIE

Gérard LOPEZ, enseignant à l'U.P.6.et à l’E.S.A. - Format 21 x 29,7 - 195p.

 

N° 2 GRAPHES

Jean DUPONT

Format 21 x. 29,7 - 119p.

 

N° 3 GEOMETRIE

Gérard LOPEZ

Ce livre présente des définition, suivies d'exercices corrigés, dont le but est la manipulation de deux sortes d'objet : "les points" et "les droites".

 

Dès les premières années du MMI a été conçu le bulletin M²Architecture et Méthodologie: reflet des activités du centre (compte rendu des séminaires, inventaire des publications archivées — l’articlothèque — actualités du centre de calcul...), il connaîtra 11 parutions de février 1974 à janvier 1978 dans sa première version, et fera place dans les années 80 au bulletin IMA Informatique, Méthodologies, Architecture, puis en 90, et après dissolution du CIMA, aux numéros de Art et science de la conception architecturale  à l’École d’architecture de Paris Conflans.

 

Voici les sommaires des 11 bulletins M²Architecture et Méthodologies.

 

N°1  février 74

Rencontre sur la pédagogie des mathématiques

15 et 16 novembre 1973.

 

  • Situation de l'enseignement du secteur mathématiques, méthodologie, informatique (MMI) & l'U.P.A. de Lyon, P.A. Jaffrennou

  • Contiguïté et schémas de plans, M. Gangnet

  • Mathématiques, Informatique et Architecture . Quelques réflexions issues d'un enseignement d'informatique et méthodologie à l'U.P.A. n° 3, N. Soulier

  • A.M. 19 Conception architecturale et formalisation, U.P.A. n° 6, J. Dupont, C. Lelong, J. Zeitoun

  • Informations.

 

N° 2 mars 74

 

  • A propos de la Méthodologie, J. Zeitoun

  • Introduction à un séminaire pédagogique sur l'allocation spatiale, J.P. Maroy

  • Un exemple de programme d'allocation spatiale : l'algorithme de Mitchells, par  J.P. Boudier, S. Charalambidès

  • A propos d'une question sur l'aspect innovant de l'allocation spatiale, J.P. Peneau

  • Compte rendu des travaux réalisés lors du séminaire d’allocation spatiale, P.A. Jaffrennou, M. Gangnet

  • Questions relatives à l'allocation spatiale

Articlothèque (liste des articles rassemblés par le Centre MMI)

 

N° 3 octobre 74

 

  • La spatialisation des contraintes dans la syntaxe architecturale,

P. Celeste, M. Raynaud . Travaux d'étudiants de l'U.P.A. de Nantes

  • Travaux d’étudiants de l’ UPA de Nantes J.P. Peneau

  • Exercice à partir de l’algorithme de Mitchells

Articlothèque

 

N° 4 novembre 74

 

  • Définition (Sémiotique) pour une théorie des lieux, Ph. Boudon

  • Informations Centre de Calcul: Présentation du Matériel et logiciel disponibles à l'Institut de l'Environnement.

Articlothèque

 

N°5 février 75

 

  • Sur l'inflation méthodologique, F. Lautier

  • Planex, programme de manipulations et dessin automatique de systèmes de construction. C.E.R.E. Bruxelles

  • Informations Centre de Calcul: Présentation des programmes UPALLOC, ANALO, SYMAP

Articlothèque

 

Nº 6 Novembre 1975

 

  • Système spatial et système de production. Essai de Synthèse,  Allan J. Scott (et la participation de F. Ascher, A. Farhi).

  • Informations Centre de Calcul: Notice d'utilisation des programmes MLIFxx d'analyses factorielles en composantes principales. E.R. Lagolnitzer.

Articlothèque.

 

N° 7 Mars 1976

 

  • System ARK2. A 54 ans, une agence d'architectes peut-elle trouver un bonheur idyllique avec un système conversationnel? Clifford D. Stewart et Kaiman Lee.

  • Vers une approche explicite de l'architecture: limites et perspectives, Pascal Nicq.

  • Informations Centre de Calcul : Matériel et logiciel disponibles (suite).

Articlothèque.

 

Nº 8- Décembre 1976

 

  • Une vision cybernétique du processus de création architecturale, A.F. Montagu.

  • Développement d’un système dimensionnel uniforme pour une architecture sans “module”

  • Apprentissage et utilisation de l’informatique dans une école d’architecture : une expérience étudiante, A. Arnais et M. Théron

  • Du côté de Guilford. A la recherche d’une recherche perdue,  D.G. Emmerich.

  • Informations générales Centre de Calcul :

Calculs de treillis articulés. Notice d’emploi sur IBM 370/168 du CIRCE  par J.P. Untersteller.

Un système de documentation automatique, J.P. Boudier

Articlothèque

 

Nº 9- Décembre 1976

 

  • A propos d'une critique de l'économie urbaine  (décryptage du débat organisé par le Centre MMI, à l'Institut de l'Environnement, le 21 mai 1975).

  • Présentation de P.A. Michel

  • Interventions de: F. Ascher, A. Farhi, R. Gili, A. Lipietz, G. Massiah, E. Préteceille, C. Topalov

  • Informations générales Centre de Calcul : Présentation du programme FORTRAN 3D

Articlothèque

 

N°10 - Mars 1977

 

  • La transformation de la conception architecturale et les méthodes scientifiques, M. et S. Porada.

  • Christophe Alexander et ses critiques. La théorie de la conception en Occident, hier et aujourd’hui, E.I.Izvarine et A.G.Rappaport (traduit du russe par M. Porada)

  • L’appropriation des espaces de travail : une problématique incertaine, P.A. Michel

  • Laboratoire informatique du C.E.R.A : STAT 1, Programme de statique L.S.E., J.L. Schulmann

Articlothèque

 

N° Special — janvier 1978

Conception des espaces industriels et aménagement du cadre de travail

 

Textes réunis et présentés par P.A. Michel, Département informatique et méthodologie du Centre d’Études et de Recherches Architecturales (C.E.R.A.). Complément au dossier  l’Architecture industrielle édité par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (l’ A.N.A.C.T.).

Préface de A. Detraz ; Textes de A. Haumont, D. Morel et A. Oliveiras, P. Bois ; V. Grenier.

 

Complémentaire des bulletins, publications assurant la liaison entre les affiliés du MMI et les enseignants et chercheurs au sein des Écoles d’architecture et des UPA, la revue Notes méthodologiques en Architecture et en Urbanisme s’est donné pour objectif de transmettre les contenus des séminaires reconstruits dans un format pédagogique, ou de faire appel à des contributions originales pour traiter les thèmes des recherches en cours.

Sont reproduits ci-dessous les sommaires des 8 volumes publiés entre 1972 et 1979.

 

N° 0  ANALYSE DES DONNÉES EN ARCHITECTURE ET EN URBANISME

 

Actes du colloque organisé par le Centre M.M.I. en Avril 1972.

Textes de M. Barbut, J.P. Boudier, A. David, C. Dentau, E. Diday, B. Leroux, etc.

1972- Format 18 x 24 - Broché - 350 p.

 

N° 1  INTRODUCTION A LA MÉTHODOLOGIE EN ARCHITECTURE

 

Textes de J.P. Peneau, J. Zeitoun, H. Lebras, J.P. Bonta, F. Lautier, Ph. Panerai.

1973- Format 18 x 24 - Broché - 98 p.

 

N° 2  ALLOCATION SPATIALE

 

Actes du colloque organisé à l'Institut de l'Environnement en Mai 1973.

Textes de J.P. Boudier, A.M. Fourcade, S. Charalambidès, G. Lafue, J. Zeitoun, etc.

1974 - Format 18 x 24 - Broché - 327 p.

 

No 3/4 LA SÉMIOTIQUE DE L'ESPACE (épuisé)

 

Textes de A.J. Greimas, A. Renier, J. Castex et Ph. Panerai, J. Petitot-Cocorda, M. Eisenbeis, L. Marin, F. Choay, S. Ostrowetsky, S. Jonas, F. Zacot, J. Lecoq, Th. Guilbaud.  Discussion par l’équipe « 100 tête ». Bibliographie par M. Hammad.

1974 - Format 18x24 – Broché – 358p.

Réédition partielle en collection « Bibliothèque Médiations » , Denoël / Gonthier,  1979.

 

N° 5 PRATIQUES THÉORIQUES et STRATÉGIES SPATIALES en ÉCONOMIE URBAINE

 

Présentation P.A. Michel. Textes de P.H. Derycke et B. Bobe, J.L. Sarbib, P. Davidoff, P.A. Michel, A. Farhi, A. Lipietz, R. Gili, G. Massiah.

1976 -Format 18 x 24 - Broché - 160 p.

 

N° 6  SUR LA MÉTHODOLOGIE DU PROJET ET LA PÉDAGOGIE

 

Textes de M. Eastman, A. Tzonis, M. Arnold, F. Lautier.

Résumé des rapports de la conférence de York.

1976-Format 18 x 24 - Broché - 148 p.

 

N° 7  SÉMIOTIQUE DE L'ESPACE (II)

Textes de P. Gresset, Groupe Syntaxe (J. Castex, P. Panerai, J.C. Depaule), Groupe 107, S. Ostrowetsky et S. Bordreuil.

1978 – Format 18x24 – Broché – 245p.

 

Nº 8  CONCEPTION ASSISTEE  EN  U.R.S.S.

 

Textes traduits et présentés par M. et S. Porada.

Contributions de A.G. Rappaport, B. Sazonov, G.B. Bahrine, E.P. Grigoriev, D.N. Yablonsky, I.P. Minakov.

1979 – Format 18x24 – Broché – 160 p.

 

 

Compte tenu de sa richesse et bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’une publication ou d’une recherche ayant fait l’objet d’une diffusion, nous reproduisons ci-dessous l’impressionnant sommaire de la thèse de Jean Zeitoun (1978). Y figure l’intégralité des thèmes de recherches en conception architecturale, l’inventaire des domaines d’intervention de  la pratique théorique, des concepts et mots clés qui permettent de construire, valider et transmettre les principes de l’analyse de l’espace et des systèmes architecturaux.

 

 

ESSAI SUR L’INSTRUMENTATION EN CONCEPTION ARCHITECTURALE

Jean ZEITOUN

Thèse de Doctorat d’État, sous la direction d’Anatole Kopp,

Département  d’Urbanisme de l’Université de Paris VIII, juin 1978

 

 

PRESENTATION    ................................................................................................ ......    3

 

PREMIERE PARTIE: L'EMERGENCE DE LA CONCEPTION ARCHITECTURALE - Position du problème -

 

 

CHAPITRE 1

DE LA PRODUCTION DE L'ARCHITECTURE A LA CONCEPTION ARCHITECTURALE

 

L'architecture comme un ensemble de pratique ……………………………………………10

L'architecture à travers la conception architecturale   …………………………………   13

L'extension de la pratique architecturale        …………………………...…………………   21

Synthèse et instrumentation   .....…………………………………………………………………...  27

La forme dualiste de l'architecture: production/codification     ……………………  33

 

CHAPITRE 2

LA PRODUCTION ARCHITECTURALE ET SON JEU

 

Production architecturale et production de l'architecture …………………………… 42

Place du projet dans la production architecturale………………………………………… 47

La théorisation et le reflet       ……………………………………………………………………….   55

La théorie et la validation       ………………………………………………………………………..   61

Le discours de la conception      …………………………………………………………………....  71

Sur la fonctionnalité           ……………………………………………………………………….……    78

 

CHAPITRE 3

DESCRIPTION SYSTÉMIQUE DE L'ÉMERGENCE DE LA CONCEPTION

 

Les sous-systèmes de la conception: représentation et production……………… 89

Processus de conception et produit de la conception …………………………………… 97

Procès de symétrisation et déconstruction de l'objet   …………………………………  103

Le rapport processus/produit et ses relayeurs systémiques  … ……………………  114

Le rapport processus/produit dans le système de la conception. ……………….  126

 

CHAPITRE 4

SUR LA QUESTION SPATIALE: INSCRIPTION ET REPRESENTATION

 

La structure opératoire de l'espace dans le système global………………………..  137

Trois fonctions spatiales: le fait, le signe, la norme……………………...………….......  147

Émergence d'un système spatial ……………………………………………………………........  154

 

CHAPITRE 5

SYSTÈME DE LA CONCEPTION ET MODE PROCÉDURAL

 

La conception comme objet de la conception………………………………….………….  158

La démarche régressive et sa finalité …………………………….…………………………..    165

Relations entre les systèmes de la conception et de la production  ..………    169

Figuration et codicité ....…………………………………………………………………………….....    180

La place de l'instrumentation …………………………………………..……………………….....   188

 

CHAPITRE 6

LES DÉTERMINATIONS DE L'INSTRUMENTATION

 

Rappel des analyses antérieures...……………………………………………………………….. 202

L'objet de l’instrumentation. ………………………………………………………………………....  211

Les situations de conception ...…………………………………………………………………… .. 221

Les formes de l'instrumentation. ………………………………………………………………… ...236

Instrumentation, techniques instrumentales et pratique professionnelle…… 245

 

CHAPITRE 7

L'INSTRUMENTATION ET LA DÉCOMPOSITION ARCHITECTURALE

 

Le principe de décomposabilité …………………………………………………………………..  252

La décomposition de l'édifice ……………………………………………………………………..   260

La décomposition intériorité/extériorité ……...….......…………………………………....   269

La décomposition spatio-technique …………………………..……………………………......  277

La décomposition en archèmes et la modularité   ………………………………………. 285

La décomposition et l'approche instrumentale……………………………………………   295

 

 

DEUXIEME PARTIE: LES FORMES INSTRUMENTALES

Présentation d’exemples

 

 

CHAPITRE 8

ANALYSE PROGRAMMATIQUE ET TRAITEMENT DES DONNÉES : L'EXEMPLE DE

L'ANALYSE DES DONNÉES

 

Programmation analytique et métrique fonctionnelle ……………………….........;; 306

La programmation analytique et le point de vue informationnel  ……………    317

L'analyse des données et la construction des données architecturales ...   328

L'emploi des techniques multidimensionnelles  ………………………………………   . 362

Informations et variables architecturales   …………………………………………………   367

Justifications et critiques de la programmation analytique ……………………….   371

 

CHAPITRE 9

ECRITURE ET REPRÉSENTATION: LA PROBLÉMATIQUE DES TRAMES

 

Présentation .......................………………………………………………………………………......   375

Intentions méthodologiques  ............ …………………………………………………………   378

Le plan libre (composition, graphie, etc.). .........  ………………………………………..  382

Du système de la conception à la représentation de l'objet architectural .399

La réduction du plan par l'effet d'échelle  ........... ………………………………………. 408

La potentialisation du plan .....................................................................................  415

Les trames et le système de la conception ..........………………………………………. 421

Les trames comme division régulière du plan ......... …………………………………  431

Typologie des usages de la trame ....................................................................... 437

Caractérisation de la régularité d'une trame......... ……………………………………   442

 La trame dans l'industrialisation .................……………………………………………….    452

Conclusions provisoires sur la définition de la trame ......……………………………456

 

CHAPITRE 10

CODES ET LANGAGES : L'EXEMPLE DU "PATTERN LANGUAGE"

 

Instrumentation et média ..............……………………………………………………………...... 460

Présentation du "pattern language"... .................................................................;  472

Le "pattern language" comme outil de conception……………………………………. 493

Les modèles et les générateurs..............……………………………………………………… 503

Les générateurs et leurs bases instrumentales ........…………………………………   518

Sur l'approche méthodologique d'ALEXANDER          ………………………………  529

 

CHAPITRE 11

SIMULATION ET PROCESSUS DE COMPOSITION: L'EXEMPLE DE L'ALLOCATION

SPATIALE

Le concept d'allocation spatiale .............……………………………………………………. 540

Exemples de scénarios d'allocation spatiale ......... …………………………………  559

  • le programme Wet E...............…………………………………………………...……......  560

  • le programme Craft................……………………………………………………………......568

  • le programme Lokat............... ………………………………………………………….. .   572

  • .le programme Image  .............……………………………………………………. ….. ... 578

  • le programme G.S.P.                  . ……………………………………………………….. 584

  • le programme Eskis                  …………………………………………………………...595

Critique interne de l'allocation spatiale  ....... …………………………………………… 602

Critique externe de l'allocation spatiale. .......…………………………………………… 619

L'allocation spatiale et ses développements  .......…………………………………… 624

 

CHAPITRE 12

SYSTÈMES HIÉRARCHIQUES ET PROCESSUS STRUCTURANTS

APPROCHE DE QUELQUES CONCEPTS OPÉRATOIRES (ECHELLE , MODULARITE)

 

Systèmes hiérarchiques et processus de conception .....………………………  635

La synthèse hiérarchique de la forme ...........…………………………………………    648

Echelle et modularité dans les systèmes hiérarchiques…………………………  664

 

  •  L’échelle .....................………………………………………………………………………664

  •  la modularité ..................………………………………………………………………….672

  •  le système générique de la modularité......... ……………………………… 684

Le flou et le déterminé............... ………………………………………………………………… 691

Schéma central de l'instrumentation: le rapport énoncé/forme……………… 701

Les processus structurants du projet..........…………………………………………………728

 

 

TROISIEME PARTIE: SUR LE PROJET METHODOLOGIQUE

 

 

CHAPITRE 13

LE PROJET MÉTHODOLOGIQUE - ÉNONCE ET CRITIQUE

 

Ouverture d'une conclusion ............…………………………………………………………...   746

Méthodologie du projet et projet de méthodologie. …………………………………  761

  • diversité des approches

  • le projet méthodologique dans un contexte en changement

 Instrumentation et projet scientifique ......………………………………………………...  778

  • la recherche d'un contexte épistémologique

Formalisation et instrumentation .........………………………………………………………  789

Instrumentation et/ou théorie instrumentale  ... ………………………………………...791

  • la théorie instrumentale

  • l'artefact

  • modèle instrumental et artéfact

​

L'architecture est-elle aussi un objet technique   ...…………………………………  798

  • l'architecte, l'ingénieur et les autres

  • l'objet architectural technique

  • la pensée technologique et la conception architecturale

Une prospective en architecture est-elle possible ?......................................  847

  •  la technologie informatique et le paradigme technique

  • la production architecturale et le problème des ressources

  • les acteurs dans la production de l'architecture

  • pour une redistribution des tâches de l'architecture

 

BIBLIOGRAPHIE  .................. ………………………………………………………………………. 865

Photo groupe CARI - MMI - juin 1974.jpg

Séminaire Juin 1974 – Centre Méthodologie Mathématiques Informatique (MMI) de l’Institut de l’Environnement et CARI, Centre Artistique de Rencontres Internationales de Nice .

Au centre, Jean Zeitoun, à sa gauche Dominique Clayssen puis Pierre-André Michel.

Les recherches menées sous la direction de Jean Zeitoun durant les années 1980 et 1990 au CIMA, feront l'objet de chapitres complémentaires. Dans le champ de l'analyse de l'espace architectural y seront présentés, entre autres questions, les domaines clés de l'instrumentation des systèmes informatiques, de la conception assistée par ordinateur, ainsi que le développement des images numériques.

​

Contributeurs: Dominique CLAYSSEN, Pierre-André MICHEL, 2022.

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Enfin, rappelons la disponibilité d’un certain nombre de documents de référence sur cette période :

 

ARCHIVES NATIONALES - Culture ; Délégation aux arts plastiques ; Fonds de l'institut de l'Environnement (1968-1980)

Répertoire (19930251/1-19930251/53)

  

 En introduction à la compilation de ce fonds d’archives, il est noté par ses auteurs :

« Les archives de l'Institut de l'Environnement et, en très petite part, du CERA, ont été retrouvées dans les locaux de l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts au début de l'année 1993. Un tri y a été opéré, qui a abouti à isoler un fonds d'un intérêt remarquable [surligné par nous], couvrant l'ensemble des activités de l'Institut pendant ses deux "vies" (1968-1971 et 1971-1977) et, de façon plus lacunaire, du CERA (1977-1980)1. Ce fonds d'archives devrait apporter un éclairage nouveau sur l'histoire, mouvementée et controversée, de cet Institut dont la brève existence a sans nul doute été au coeur du mouvement de réflexion sur la formation et la recherche architecturales en France [surligné par nous], mis en branle par les événements de mai 1968. »

 

 

                                                                      *

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